au cimetière du montparnasse

Publié le par christophe bouquerel


Cette cité des morts est très vivante en juillet.


Des Parisiens la traversent pour couper en marchant un peu moins vite qu’à l’ordinaire.
Des touristes banals s’y perdent en cherchant les tombes des personnalités.
Une jeune femme à casquette, debout sur un escabeau, y repeint avec nonchalance un mausolée, entre deux bouffées de cigarette.





Sur la tombe de Gainsbourg beaucoup d’arbustes en fleurs, des tickets de métro en pagaille, une palette aux couleurs séchées, et un ours en peluche rose.
Sur la tombe de Sartre et Beauvoir seulement des tickets de métro.
 Nous nous plaisons tous les deux à y voir le privilège des poètes sur les philosophes dans le cœur des foules. D'ailleurs, une adolescente replète se rue vers la tombe pour la prendre en photo sans même la regarder : « maman, viens vite, j’ai trouvé quelqu’un de célèbre ! » Et la blonde obèse d’ahaner : « hé ben, c’est pas trop… »










Mais, en tombant par hasard sur la tombe de Baudelaire, on découvre qu’un poète, même quand il a mis en bouquet les fleurs du mal, n’est jamais que le beau-fils d’un général. Un peu de modestie, Charles ! Si le vicomte de Trucmachin a droit à un mausolée beaucoup plus imposant que le tien, c’est qu’il était quand même sous-directeur au ministère de la Marine ! L’aurais-tu oublié ?

















Pour finir, une pensée pour eux quatre :




Et une autre pensée pour la façon dont la France a su récompenser le dévouement de Pierre et de Marcelle : en livrant leurs deux parents octogénaires aux bourreaux qui allaient les gazer.

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