Sous la glace

Publié le par christophe bouquerel

Un spectacle puissant.

Le texte de Falk Richter (l'auteur allemand à la mode?) est étrange : un homme proche du burn-out qui raconte un souvenir d'enfance, et puis un enfant, et puis deux jeunes consultants d'entreprise. Leurs monologues, leurs dialogues s'entrecroisent, sans jamais se rencontrer. Mécanique du discours managérial qui rappelle Masséra, mais sans la dérision, et plongées dans l'intime qui expriment surtout la douleur de vivre.

 

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J'ai eu du mal à accrocher et puis j'ai été embarqué. La mise en scène d'Andrea Novicov m'y a beaucoup aidé. Elle met en en valeur l'humour cruel, les ruptures de ton, par exemple lorsque les deux consultants se déguisent en peluches enfantines, personnages à la fois farcesques et inquiétants d'une dérisoire comédie musicale de comité d'entreprise ou d'un film d'horreur. Ou bien lorsque l'enfant se met à dévider le monologue intérieur d'un adulte. Décor étonnant : une sorte de tube énorme qui tourne sur lui-même, tour à tour nez d'avion, écran de téléviseur, couloir d'entreprise, chambre à coucher. Lumières oniriques, cauchemardesques. Musique électro envoûtante.

Quelle plongée dans l'imaginaire sombre de notre époque!

 

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La dernière séquence, la lente progression vers l'image finale, m'a cloué sur mon fauteuil. Un jour après, elle me poursuit encore.

 

 

Publié dans polaroïds

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