Drôles de drame ou drames drôles?

Publié le par christophe bouquerel

 

« The descendants » et « Another happy day ». Evidemment, il faut être fou pour aller voir ces deux films à la suite, ces deux comédies l’une sur l’autre ont de quoi plonger le spectateur le plus béat dans la dépression. Mais ils continuent à me poursuivre. Je repense à leurs points communs.

Un même sujet : la famille. Le seul qui puisse encore aujourd’hui provoquer ce mélange d’exaspération et de fascination? 

L’un explore la figure du père (dépassé et qui finit par s’investir), l’autre celui de la mère (névrosée).

Dans les deux films, la présence de la mort, celle de la femme aimée, celle du patriarche.

Deux personnages forts d’adolescent : la fille paumée et qui finit par s’assumer dans "The Descendants", le garçon instable dans "Happy Day". Incarnés par deux jeunes comédiens à forte présence.

Le vrai sujet du film : la relation entre les parents adultes et leurs enfants adolescents. Parfois les parents paraissent des adolescents et les adolescents adultes. Parfois seulement : il faut que les parents deviennent capables d’assumer leur statut d’adulte pour que les adolescents puissent rester dans le leur.

Les deux images finales : une certaine recomposition de la famille après la menace d’éclatement. Familles contemporaines plus résistantes de s’être ainsi dilatées presque jusqu’à exploser ? Familles nucléaires plus résistantes finalement que nos centrales atomiques ?

Mais ce qui est surtout frappant, c’est le ton, ce mélange très singulier de drame et de comédie. Pas des comédies dramatiques, plutôt des drames comiques, ou des drames caustiques. D’où la difficulté de les ranger dans les cases des genres, d’où le côté déconcertant pour les spectateurs, mais d’où aussi la capacité à saisir l’air du temps. Ces deux films captent quelque chose de l'atmosphère instable de notre époque. 

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