La femme qui fait les poubelles
Le citoyen Lambda, à la terrasse d’un café, le long des grilles du Luxembourg, aperçoit une jeune femme blonde, très maigre, d’une petite trentaine d’années, vêtue d’un jean et d’un pull à col roulé bleu banal, qui s’approche d’une poubelle. Sans vraiment regarder à l’intérieur, l’air détaché, un peu absent, elle plonge sa main à l’intérieur du sac de plastique vert, palpe, en ramène quelque chose qu’elle glisse prestement dans un sachet de papier. Elle fait quelques pas vers la poubelle suivante et recommence la même opération apparemment machinale.
Quelques instants plus tard, elle a disparu.
Sur le sac poubelle, Lambda voit écrit en gros caractères noirs : VIGILANCE PROPRETE. Sur les photos qui s’étalent le long des grilles, le visage plus grand que nature d’une femme asiatique aux cheveux très bruns et au regard très noir : Han, Cambodgienne vivant au Viêt-Nam sur le delta du fleuve des Neuf Dragons, célibataire, mère de deux enfants.
Quelques instants plus tard, elle a disparu.
Sur le sac poubelle, Lambda voit écrit en gros caractères noirs : VIGILANCE PROPRETE. Sur les photos qui s’étalent le long des grilles, le visage plus grand que nature d’une femme asiatique aux cheveux très bruns et au regard très noir : Han, Cambodgienne vivant au Viêt-Nam sur le delta du fleuve des Neuf Dragons, célibataire, mère de deux enfants.