The descendants

Publié le par christophe bouquerel

http://www.actucine.com/wp-content/uploads/2012/01/The-Descendants.jpgPresque surpris d'avoir bien aimé. Un film subtil, pas du tout la guimauve romanesque que son affiche pouvait laisser craindre. Au contraire, un film assez délectable.

 

Pas seulement à cause de Clooney, qui en fait presque trop dans le anti-héros ridicule mais touchant (je le revois en train de courir fou de rage, mais en tong et en bermuda, le long d'une route au moment où il vient d'apprendre que sa femme le trompait). Bon, on a tellement l'habitude de critiquer les paresses du glamour hollywoodien qu'on ne va quand même pas se plaindre de voir une star jouer au second degré avec son image de séducteur.


Mais le film a bien d'autres richessse que la "performance" d'anti-héros de sa tête d'affiche. Bien sûr, il y a des scènes drôles, presque burlesques, mais il y a aussi une peinture fine, caustique et décalée, de la société hawayienne basculant dans la modernité et des hurluberlus qui continuent à la peupler, le personnage secondaire d'un ado crétin pas si crétin que ça, celui d'un rival flamboyant pas flamboyant du tout, le portrait en creux d'une femme forte piégée par l'amour, le portrait en relief d'un homme faible redevenant fort parce qu'obligé de s'impliquer, une réflexion sur le deuil et aussi sur l'ignorance que l'on peut avoir de son partenaire amoureux lorsqu'on ne le regarde plus. Et surtout le joli parcours d'une adolescente devenant une adulte, traversant sa rage pour se réconcilier avec sa mère, avec son père, et trouver sa place dans sa famille (Shailene Woodley).

 

 

 

 

 

 

Finalement, c'est peut-être ça, le vrai sujet du film, le parcours l'un vers l'autre d'un père absent et de son adolescente de fille. Mais c'est fait sans pathos. Ce qui m'a séduit, c'est la façon dont Alexander Payne maintient son film sur le fil entre l'émotion et le burlesque, la comédie et le drame, sans jamais basculer ni dans l'un, ni dans l'autre. Me revient à l'esprit la scène où la femme trompée vient saluer sur son lit de mort la maîtresse : on commence dans le pathos et on finit dans un réjouissant massacre.


L'image finale : un clin d'oeil presque tendre à une réconciliation (on regrette presque que le petit ami gogol en soit exclu). Mais elle est acceptable. Elle est méritée.

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